BEMBA Sylvain


Congo Origine de la bourse : Centre national du Livre

Bourse du Centre national du Livre - 1988
Ecrivain et musicologue

Né en 1934 à Sibiti.
Il commence sa carrière comme journaliste et collaborera longtemps à l’hebdomadaire la Semaine africaine, paraissant à Brazzaville, en tant que chroniqueur sportif, littéraire et politique.
Lauréat, en 1963, du Prix de la nouvelle littéraire pour La Chambre noire, il consacre, à partir de 1969, une grande partie de son oeuvre au théâtre. Il s’efforçait de faire passer dans le théâtre de forme conventionnelle des procédés dramaturgiques dérivés de la tradition orale.

Ancien Ministre de l’information et directeur des Affaires culturelles et de la radio, musicologue, il est également l’auteur d’une étude : Cinquante ans de musique au Congo-Zaïre, publiée en 1984.

Sylvain Bemba est décédé le 8 juillet 1995 à Paris.

mise à jour novembre 2007
photo M. Corneloup, Limoges, 1988

Créations de l'auteur

Théâtre

L’Enfer, c’est Orféo, théâtre, ORTF-DAEC, 1970,
L’Homme qui tua le crocodile, théâtre, Clé (Yaoundé), 1972,
Une Eau dormante, théâtre, RFI/NEA, 1975,
Tarentelle noire et diable blanc, théâtre, P.J. Oswald, 1976,
Un Foutu monde pour un blanchisseur trop honnête, théâtre, Clé, 1979,
Eroshima, théâtre, 1973
Embouteillages, théâtre, 1978
Le M’bulu-N’kongo ne chante qu’une fois ; L’Étrange crime de monsieur Pancrace Amadeus précédé de Les Éléphantomes, Paris, Silex, 1989
Qu’est devenu Ignouba le chasseur ?, théâtre, 1990.
Noces posthumes de Santigone, 1988, Le Bruit des autres, 1995. Pièce écrite au cours de la résidence à Limoges. Traduction en anglais, par le UBU Repertory Theater Publications à New York.

Romans

Rêves portatifs, roman, NEA, 1979,
Le Soleil est parti à M’Pemba, roman, Présence Africaine, 1983,
Le Dernier des Cargonautes, roman, L’Harmattan, 1984,
Léopolis, roman, Hatier, 1985,

Nouvelles

77 sanglots pour negrecongo, par Sylvain Bemba, in Africultures, n° 13 - déc. 1998
Le Diable ne fait pas de passe à Dieu, in ’’Année nouvelle, Canevas/Les Eperonniers, 1993.
La Chambre noire, in Preuve n°155, janvier, 1964
La Mort d’un enfant de la foudre, in Africasia, n°33, févier, 1971
La Numba fantastique, in 10 nouvelles de…, Editions Agence de Coopération Culturelle et Technique et radio France, 1975.

Mises en scène de ses textes

L’Enfer c’est Orféo, Théâtre national du Congo, Brazzaville, 1972.
Embouteillages, Théâtre national du Congo, Brazzaville, 1979.
Eroshima, mise en scène de Léandre-Alain Baker et Emmanuel Dongala, Théâtre de l’éclair, Brazzaville, 1980.
Qu’est devenu Ignouba le chasseur ?, mise en scène de Pascal Nzonzi, TILF, Paris, 1991
Noces posthumes de Santigone, mise en scène de Serge-Hugues Limbvani, tournée en Afrique, 1996
La Valse interrompue, d’après La chèvre et le léopard, de Sylvain Bemba, adaptation et mise en scène de Serge-Hugues Limbvani, création en Avignon Off 1997.

Autres informations

À propos de Sylvain Bemba

Génèse d’une nouvelle de Sylvain Bemba, par Jean-Michel Devesa, in Africultures, n° 13 - déc. 1998.

L’Œuvre de Sylvain Bemba, Ange-Severin Malamba, Présence Africaine, 1984/2 (n° 130)

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Sylvain Bemba, homme lige de la littérature congolaise.
par Bernard Magnier

Romancier, dramaturge, essayiste, journaliste, Sylvain Bemba était amoureux des mots ; ceux dont il jouait dans ses œuvres comme dans leurs titres ; ceux qui nourrissaient ses lectures, abondantes et multiples ; ceux dont il usait pour évoquer les nombreux sujets qu’il aimait aborder et dont il mâtinait le récit de quelques citations et références, tout à la fois érudites et coquettes. Lecteur infatigable ( seules les ultimes adversités de la maladie l’avaient amené à renoncer à cette activité ), il savait avec passion faire partager ses découvertes et nombre d’écrivains congolais lui doivent de précieuses invitations à la lecture. Journaliste, il savait aussi rendre compte des dernières parutions et, sous divers pseudonymes, il a su donner l’envie de la découverte ; il avait en particulier une attention fraternelle (paternelle parfois) à la production de ses jeunes “collègues” qui ont souvent bénéficié de ses conseils avisés.
Mais, pour cet homme longtemps conseiller au ministère de la Culture, la littérature n’était pas son unique passion. Le cinéma appartenait aussi à ses élans comme certains de ses livres en témoignent. Quant à la musique, elle participait de sa vie, il jouait lui-même de la cithare et de l’accordéon et il a consacré un livre à 50 ans de musiques du Congo-Zaïre.
Alimentée à la source des mythes et des légendes mais attentive aux bruits et aux fureurs de notre temps, son œuvre, teintée de souvenirs et de résurgences littéraires, se veut enracinée dans les petites et les grandes douleurs de l’Histoire immédiate.
Né en 1934, Sylvain Bemba a, en effet, appartenu à cette génération intermédiaire qui a eu une enfance et une adolescence marquées par la colonisation et qui a vécu adulte les soubresauts de l’indépendance. Ainsi, par son propre itinéraire comme par ses écrits et le rôle qu’il a pu jouer au sein de la fratrie des écrivains congolais, Sylvain Bemba était un homme charnière qui a, peut-être, délaissé son œuvre personnelle au profit d’une écoute attentive à celles des autres. Décédé en juillet 1995, il laisse le souvenir d’un homme affable et une œuvre portant en ses marges quelques beaux “rêves portatifs”. »
Bernard Magnier

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Liens

Africultures

Le Bruit des autres / Noces posthumes de Santigone

Le Blog francophone : Sylvain Bemba, le "héros" de Léopolis (15 novembre 2007)