PICAULT Adeline


France Origine de la bourse :

Boursière de la Fondation Beaumarchais et lauréate du concours SACD/France Inter-France Culture 2007
Résidence en février et mai 2007
Auteur et comédienne.

Adeline Picault est née en 1982, un jour de Pâques. Co-fondatrice de la Compagnie "Un Ange Passe", elle est arrivée à l’écriture théâtrale par le jeu après avoir suivi une formation au Cours Florent. En 2006, elle incarne Toi dans Percolateur Blues de Fabrique Melquiot, mise en scène de Damien Chardonnet Darmaillacq au Théâtre des Déchargeurs à Paris.

Après avoir obtenu le prix de la Jeune Nouvelle 2006, elle est distinguée par le prix Jean Aubert 2007 qui récompense son travail sur la poésie, et fraye un chemin à son premier roman Sans automne à paraître en 2008.

Boursière de l’association Beaumarchais et du Centre national du Théâtre en 2007, elle a passé plusieurs semaines en résidence d’écriture à la Maison des auteurs des Francophonies en Limousin. Elle est l’une des lauréates du Prix France Inter/France Culture/SACD avec la pièce radiophonique Et d’un ventre pleure une montagne. Si seulement un regard ainsi que le recueil de monologues Etroits petits tours sont soutenus par l’association Beaumarchais.

En février 2008, les Éditions Théâtrales publient le recueil de monologues Étroits petits tours. A l’été 2008, elle participe à Interplay Europe aux Pays-Bas ainsi qu’à la Mousson d’Eté où sa pièce Bobine et Mikado est mise en espace. Elle a obtenu en juillet 2008 la bourse de création du CNL pour cette pièce. Elle se rend à la Chartreuse pour travailler sur Si seulement un regard, sa première pièce de théâtre, issue de sa résidence auxFrancophonies en Limousin en 2007. Sa résidence lui servira aussi à poursuivre son travail de recherche sur les liens entre le théâtre et le virtuel, qui aboutira dans la publication d’un ouvrage en collaboration avec un journaliste, Mathias Daval.

Mise à jour avril 2014 // Photo Patrick Fabre, 2007

Créations de l'auteur

Théâtre

Parking suivi de Bats l’enfance , Actes Sud Papiers, 2011

Fragment , 2010, commande d’Arthur Harel pour la Villette.

Les Lacets , commande de la Comédie-Française, L’Avant-scène théâtre - La Comédie-Française, 2009,

Bobine et Mikado
bourse de création du Centre National du Livre, 2008 ; lecture dirigée par Eric Lehembre à la Mousson d’été - 2008.

Bobine et Mikado ce sont les jeux de l’amour et du bazar. C’est l’histoire du triangle isocèle. Mikado est « barbouille » de Bobine qui vit avec Jim. Il y a ce ventilo parce qu’il fait trop chaud. Lilas est la sœur de Mikado : la seule à être en dehors de l’isocèle, les pieds bien plantés. C’est l’histoire de ces quatre-là, mais surtout de ces trois-là : Bobine, ses parents pensaient avoir un garçon et l’appeler Bob et puis « Justin Justine on n’en fait pas toute une histoire ». C’est une femme impossible à démêler. Mikado, il est élu entre tous les autres hommes. Il fait valser les trucs en bois, il est amoureux, c’est comme ça. Jim, il a vu le film où il est question de Jules. Il est fou du sable mouillé et de sa Bobine sans sourire. Pas d’aspérités, il est rassuré quand tout est lisse. Lilas est le regard du monde en marche, de l’univers autour de ce trio à la fois taureau, torero et arène.

Émoi au bord du monde

Une comédienne qui rassemble ses puzzles de femme pour se trouver à travers une rencontre avec un metteur en scène, un texte mais surtout avec elle-même.
Mise en scène : Damien Chardonnet Darmaillacq, interprète : Marie Bastide, assistant mise en scène : Luc Cerutti, compagnie Un Ange Passe, représentations au festival de Charonne (avril 2007) et Avignon Off (juillet 2007).
Monologue. Personnage : 1 femme.

Si seulement un regard
pièce chorale pour 8 personnages, écrite avec l’aide de la Fondation Beaumarchais.
Mise en espace par Philippe Sireuil, L’Imparfait du présent, Francophonies en Limousin, 2007.

Si seulement un regard c’est d’abord l’histoire d’une famille et de son visage. C’est cet endroit enfermé par le cadre. Ce sont ces humanités-là qui tendent des mains les unes vers les autres et s’essayent à avoir mille doigts ensemble. Sans y parvenir parfois. C’est le Fils Embruns qui aime La Frémissante et qui veut se tirer, La Dévorée qui ne mange plus, Le Déglingué qui tente de s’habituer à sa condition , le Fils Mousson qui pose des questions, la Mère Bougie et le Père Violon qui s’efforcent d’être des parents et le Grand-père Chêne qui enracine où ça fait mal. C’est Lui qui prend des personnages, Lui qu’on ne connait pas, qu’on ne voit pas et qu’on craint parce qu’il a ce pouvoir-là : soustraire au monde. C’est cet enfermement et cette peur en étau qui fait baisser les cils et mieux les lever sous un même soupir. C’est le chemin d’un quotidien dans une flaque d’eau, c’est comment on s’arrange avec les deuils et le manque, alors finalement ce n’est pas seulement le chemin d’un quotidien. C’est être un Homme où c’est impossible. C’est être un Homme où c’est possible. C’est le sentier hasardeux d’une création, d’un créateur et la mise en abîme de sa folie et de son art. C’est se perdre avec l’œuvre pour lui trouver des yeux et l’aimer mieux.

Étroits petits tours , (Et Elsa boit, Un homme à la ligne, Emoi au bord du monde), trois monologues, éditions Théâtrales, février 2008 (théâtre).

Un homme à la ligne
Un magicien suicidaire qui attend son Sun depuis ses quelques graines de poésie et qui se prostitue pour « gagner sa vie » ou peut-être ne pas la perdre.
Monologue, inédit. Personnage : 1 homme.

Et Elsa boit
Une bibliothécaire enfermée entre ses livres qui rêve d’écrire, qui un petit peu au bar se raconte ; et Thomas son idéal d’homme. Elsa prête à tout, à plus que tout pour commencer son histoire.
Mise en scène Anne Bourgeois, interprétation Clémentine Pons, Compagnie Un ange passe, 2008.
Monologue, inédit. Personnage : 1 femme.

Finir à l’infini , pièce radiophonique,commande de France Inter, réal. Jean-Matthieu Zahnd, novembre 2007.

Cracher au silence , pièce radiophonique, commande de France Culture / France Inter.

Et d’un ventre pleure une montagne, pièce radiophonique.

Poésie

Tu es , éditions Flammes Vives, janvier 2007 (poésie).

L’Outre-toi , recueil de poèmes distingué par le prix Jean Aubert 2007. Publication en cours aux éditions Edysseus. Florilège du Prix Jean Aubert 2006 (extraits du recueil L’Outre-toi), Editions flammes vives, 2006

Roman et nouvelles

Paroles de femmes, (La Déchirure), nouvelle Editions des arènes, 2007
Paroles de femmes, (La Déchirure), nouvelle, Editions Broché, 2007

Sans automne , roman.

Du pissenlit par les pépins , prix de la Jeune Nouvelle 2007.

Autres informations

Adeline Picault et les Francophonies en Limousin

Résidence en février et mai 2007 (Boursière de la Fondation Beaumarchais).

Si seulement un regard pièce, écrite avec l’aide de la Fondation Beaumarchais. Mise en espace par Philippe Sireuil, L’Imparfait du Présent, Les Francophonies en Limousin, 2007.

À propos d’Aline Picault

Credo
par Kossi Efoui (2007)

Je crois que parler du geste d’écriture avec toi n’a pas été sans ce martèlement des mots que Michaux identifie à l’acte d’exorcisme, où fabriquer comme fabrique un écrivain, c’est moins le rêve d’être auteur, au sens où le mot sous-entend un statut, que d’être « corps conducteur » du poème et de son électricité. Je ne sais pas si je t’ai parlé du Hoochie-koochie-man, personnage qui habite la mémoire mythologique du Blues vaudou, et qui préside aux initiations à un certain carrefour. Mais je crois que ce soir-là, Michaux avait la gueule masquée du Hoochie-koochie-man. Je crois ne plus savoir en quel temps. Je crois que ce serait plutôt en un certain lieu, un point de repère qu’on pourrait appeler « au pied de la lettre », comme on dit « au pied du mur », et il semble que c’est un espace où l’artisan reconnaît l’artisan. Nous avons partagé le même « gueuloir » public, et la force de ces moments où l’acte d’écriture se transmue en acte de profération, un grigri de mots pour « mettre en échec les puissances environnantes du monde hostile » (Michaux encore). En ces temps de complaisance avec les forces du divertissement, je crois qu’en toi, l’esprit de la Sorcière ne cessera pas de revenir de sa traversée des conspirations et des bûchers de la vieille chrétienté.

Bourses et distinctions

Boursière de l’association Beaumarchais-SACD, 2011
Boursière du Centre national du Livre, 2008
Boursière du Centre national du Théâtre, 2007
Lauréate du Prix France Inter / France Culture/SACD, 2007
Prix de la Jeune Nouvelle, 2006

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Liens

La Théatrothèque (à propos de Emoi au bord du monde, par Didier Dahan)
Maison des écrivains et de la littérature