Écrit par Penda Diouf et mis en scène par Anthony Thibault
Une mère est arrêtée par la police pour avoir laissé sur la voie publique un papier de bonbon. Devant le grotesque de l’affaire, elle accuse d’abord son fils avant de reconnaître les faits et sa responsabilité. Elle est condamnée. Pour conjurer le sort, elle fait appel aux forces de la nature et se transforme en ourse pour laisser place à la rage qui sommeille en elle.
Un conte dystopique étonnant pour mettre en lumière les dérives de notre société et nous rappeler à notre humanité dans ses racines les plus profondes. Une confrontation inspirée entre temps futurs et temps anciens.
Penda Diouf offre ici l’histoire de l’émancipation d’une femme détruite par l’humiliation et délitée par la pression sociale. Malgré une cellule familiale forte, cette femme ne peut alors faire appel qu’aux forces ancestrales, convoquant en elle une puissance jusque-là inconnue pour elle, aussi dévastatrice que salutaire. C’est par elle que cette femme amorce une transformation en ourse - animal qui nous enseigne qu’il est possible d’être à la fois « farouche et généreux, de protéger son territoire et ses frontières tout en étant disponible ». La rage si elle se transforme - comme toute émotion, aussi brute soit-elle - peut devenir un véritable guide. Et cette transfiguration animiste lui permet alors d’offrir un nouveau visage, à l’acmé de qui elle est, lui donnant la force de continuer, de lutter. Pour sa survie et celle de son espèce.