de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi
Limoges - Théâtre de l’Union
Vendredi 29 septembre à 20h30
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Espérances
Souffrances
Miroirs brisés
Fragments d’images épars, dispersés, disséminés
Rêves trop lourds à porter
La Terre enceinte a enfin enfanté
Et ses progénitures à la mer jetés
Espoirs déçus, évanouis en fumée
Étoiles dans le ciel éteintes à jamais
Portes hermétiquement cadenassées
L’homme nouveau est né
L’homme MONSTRE
Un terrible constat : la Révolution tunisienne, par beaucoup d’aspects, au lieu de porter l’espoir, a engendré peurs inédites, angoisses, dépressions, gestes de désespoir, violences multiples au quotidien débouchant sur des crimes atroces.
Pourquoi par milliers des jeunes tunisiens se sont-ils jetés dans la mer pour gagner « le monde libre » ?
Pourquoi tant de suicidés, tant d’immolés par le feu ou morts par pendaison dès les premiers jours de la révolution et leur nombre ne cesse-t-il d’augmenter d’une manière effrayante tous les jours ?
Pourquoi tant de vols, de braquages, de saccages, de viols, de meurtres, d’homicides en progression exponentielle ? S’anéantir ou anéantir l’autre, telle est la question. Mais au-delà de l’explication culturelle, sociale, économique, politique, psychiatrique..., n’y a-t-il pas un grand mystère, un trou noir insondable lié au « passage à l’acte » ?
« Un homme, ça s’empêche » s’écriait Albert Camus. Mais de quoi ? De laisser surgir la bête immonde tapie en lui peut-être ? Alors l’homme bon, cultivé, instruit, intelligent, tolérant, respectueux de l’autre, de la vie... est où ? Voyage au bout de l’âme humaine. Après Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Shakespeare, Dante, Büchner, Brecht, Genet, Bond, Pasolini et tant d’autres... quoi de « nouveau », d’irréel, desurréel, de tragi-comique dans notre terrible quotidien ?
Jalila Baccar
Auteur dramatique et comédienne pour le théâtre, le cinéma et la télévision, Jalila Baccar est née en 1952 à Tunis. Après des études de Lettres Françaises à l’École Normale Supérieure, elle rejoint « Le Théâtre du Sud » de Gafsa en 1973. Elle est co-fondatrice de la première compagnie tunisienne indépendante en 1976 « Le Nouveau Théâtre », et de « Familia productions » en 1994 (théâtre, danse et cinéma), sa compagnie actuelle, qu’elle dirige aux côtés de Fadhel Jaïbi. Dès ses débuts au théâtre et à la télévision, Jalila Baccar n’aura cessé d’écrire pour le théâtre et pour le cinéma indépendants.
Elle a publié différents textes en arabe et en français, parmi lesquels on trouve : Junun (d’après Chronique d’un discours schizophrène de Néjia Zemni) première pièce arabe jouée au Festival d’Avignon en 2002, À la recherche de Aïda, et Khamsoun qui fut créée en 2006 à l’Odéon Théâtre de l’Europe et qui est le premier volet d’une trilogie avec Amnesia et Tsunami. Elle a reçu différents prix littéraires comme le Prix SACD pour la littérature francophone, le Prix Zoubeida Bachir pour les écrits féminins et en 2012 le Prix Mahmoud Darwich pour la liberté et la création.
Par ailleurs elle a écrit des spectacles créés en Allemagne : Araberlin en 2002, Médée en 2010, librement adaptée d’après Euripide et Le Procès en 2012 d’après Kafka, toutes mises en scène par Fadhel Jaïbi.
À travers ses pièces, Jalila interroge la mémoire et la responsabilité entre réalités et fantasmes individuels et collectifs face au(x) pouvoir(s) politique, religieux, moral.
Elle crée avec Fadhel Jaïbi deux spectacles au Théâtre National Tunisien : Violence(s) et Peur(s).
Elle dirige un atelier intitulé « L’Acteur Témoin » à l’Ecole de l’Acteur du Théâtre National Tunisien ainsi que des ateliers d’Ecriture Théâtrale.
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Entretien avec Jalila Bacar : Les CCIC s’incrustent #12 : Quand le théâtre dénonce la violence de la Tunisie contemporaine
Canalsup, ton média Universitaire.
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Dans le cadre du Labo Vidéo, les étudiants du master Création Contemporaine et Industries Culturelles se sont incrustés au festival des Francophonies en Limousin 2017.
Jalila Baccard a répondu aux questions des étudiants du master CCIC sur les spectacles "PEUR(S)" et "VIOLENCE(S)" qui dénoncent la violence de la Tunisie Contemporaine.
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Fadhel Jaïbi
Vieux routier des planches, Fadhel Jaïbi a roulé sa bosse sur les scènes internationales. Il a à son actif plus d’une vingtaine de pièces de théâtre et trois films, fruits de longues années de recherche continue. Figure du théâtre arabe contemporain, auteur de plusieurs scénarii et directeur de plusieurs stages de formation à Tunis et à l’étranger, il qualifie son théâtre d’« élitaire pour tous ». Ces textes résonnent aussi bien à Tunis qu’à Beyrouth, à Damas ou au Caire.
L’Europe, depuis une vingtaine d’années s’intéresse à ses recherches pédagogiques et à ses pièces Comédia, Familia, Les amoureux du café désert puis Junun, Corps Otages, Amnésia et Tsunami. Ses spectacles ont connu un grand succès aussi bien en France qu’en Allemagne, au Japon, en Italie, en Hollande, en Argentine et ailleurs. Le festival d’Avignon (édition 2002) l’invite avec Jalila Baccar en tant que premiers créateurs arabe en 56 ans de festival, au Cloître des Célestins avec Junun, auquel la presse internationale rend un vibrant hommage. Invité par le Festspiele de Berlin, il y crée Araberlin en septembre 2002 avec des acteurs allemands sur l’après 11 septembre 2001. Corps Otages est accueilli en France en 2006 à L’Odéon – Théâtre de l’Europe, évènement inédit pour un créateur non européen. Amnesia sera co-produit en 2011 par Familia Productions et Bonlieu-Scène National Annecy.
Toujours avec Jalila Baccar, il crée Tsunami, troisième volet de la trilogie initié avec Corps Otages et Amnesia au Théâtre National de Chaillot à Paris en 2013. Il dirige le Théâtre National Tunisien depuis juillet 2014 au sein duquel il a fondé l’École de l’Acteur et le Jeune Théâtre National.
Il crée avec Jalila Baccar deux spectacles au Théâtre National Tunisien : Violence(s), co-produit avec le Piccolo Teatro de Milan et Peur(s), co-produit avec Theater and der Ruhr.