Popularisé par le documentaire Rize de David Lachapelle (2004), le Krump - acronyme de Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise (littéralement « éloge puissant d’un royaume radicalement élevé ») est né, dans les années 1990, dans les ghettos de Los Angeles. Plus qu’une danse, plus qu’une transe, il est l’expression d’un mode de vie et d’une culture qui parlent de fraternité, de tolérance et d’amour, une réponse à la violence quotidienne des gangs qui dominent les quartiers.
Heddy Maalem, chorégraphe autodidacte, a d’abord pratiqué la boxe, puis l’aikido, qui l’a amené à la danse. Il a élaboré sa création sous l’angle d’une ode au mouvement de « ces seigneurs de rien, maîtres et danseurs en leurs puissants royaumes ».
J’ai rencontré les danseurs de Krump sans doute parce que je les ai toujours cherchés. Ils s’appellent, Jigsaw, Kellias, Spencer… noms de code de leur identité réinventée. Le Krump est un mouvement profond, pas encore une marchandise. Il semblerait que le monde ait fait naître là où on ne l’attendait pas, une danse du dedans, authentiquement spirituelle, faite pour débusquer des monstres et dire l’inarticulé des paroles rentrées dans la gorge de ceux qui ne peuvent même plus crier.
Ces danseurs nous disent : Qu’arrive t-il à la force qui nous mène ? Que signifie ce monde échoué ? Qui vit dans l’obscur de nous-mêmes ?
Heddy Maalem