Texte et mise en scène François Cervantes
Deux êtres vivent chez Tamara.
C’est une maison très ancienne.
La guerre n’est pas loin.
Elle est très grande cette maison : on peut marcher des années dans les couloirs ; dans certains coins c’est le jour et dans d’autres c’est la nuit.
D’autres gens y vivent, on ne sait pas qui : certains sont partis, d’autres sont arrivés.
Comment faire quand on ne sait pas qui habite la maison ?
Cette pierre est là, le soleil se lève, il y a des relations, un bras se lève, quelqu’un s’évanouit.
Et le cœur ne s’est pas arrêté.
C’est en 2021 que la compagnie L’Entreprise, dirigée par François Cervantès et le collectif Kahraba qui dirigeait la Hammana Artist House au Liban se sont rencontrés. Sur l’invitation du collectif, François Cervantès, Xavier Brousse et Catherine Germain sont allés au Liban pour créer le second volet de Arletti à l’étranger. Un an plus tard, ils revenaient pour une tournée de ce spectacle à Beyrouth et depuis, ils se sont donnés des rendez vous réguliers, des conversations artistiques qui prennent formes aujourd’hui sur un plateau.
Dans un pays fragmenté tel que le Liban aujourd’hui, un pays blessé sur les nerfs, les artistes se demandent si on peut descendre en soi suffisamment profond pour éprouver une relation essentielle avec le partenaire, pour avoir une relation directe avec le public et pour percevoir le contact entre l’art et la vie.
Pour Aurélien Zouki, il faut trouver un langage poétique au-delà des différences culturelles pour appréhender les contextes très différents d’une région à l’autre du Liban. Chercher au-delà des apparences contextuelles ce qui au plus profond, nous relie. « Le système bancaire, le fonds monétaire international, les enjeux géopolitiques, les gisements gaziers, la crise environnementale globale, le façonnement du monde et des relations humaines par les dictatures du consumérisme, tout cela fait partie du quotidien des deux équipes, le Collectif Kahraba et la Compagnie l’Entreprise. À travers ce travail, nous engageons une conversation sur ce qu’est le théâtre, ce qu’il peut bouger en nous, sur la force de la poésie qui émerge de nos vulnérabilités. »
Rencontres croisées avec le collectif Kahraba
Ven. 3/10 à 11h
Maison des Francophonies