« C’est la foule, le peuple, la masse, le bruit, la musique, les chants... c’est comme ça qu’ils sont accueillis partout : les représentants.[...] Nous sommes toujours au rendez-vous quelle que soit notre situation, quelle que soit la météo, nous sommes toujours au rendez-vous, et c’est ainsi partout. Ils disent toujours la même chose, tout le monde le sait, mais l’impression que quelque chose de nouveau va se produire est toujours présente, présente dans nos têtes, nos têtes de partisans, d’hommes et de femmes...
Comment se fait-il que nous en arrivions à oublier les réalités, à accepter le verbe mensonger de personnes, elles-mêmes prisonnières de leurs propres désirs. […] Les visages voilés, comme pour des voiles à bateaux, nous brandissons toujours, drapeaux à la main, chants de victoire pour accompagner la gloire d’une nouvelle ère douloureuse, pavée de souffrances.
Alors nous sommes aussi responsables. »
Afin de questionner l’envoûtement qu’ils suscitent, Andréya Ouamba nous propose de nous emparer ici des discours d’hommes politiques africains. Le pompeux et le sérieux - jusqu’au tragique - y disputent avec l’absurde et le ridicule. Il y a du grotesque dans tout cela, du grotesque terrifiant.
Cette création chorégraphique pluridisciplinaire décortique et déconstruit les déclarations et promesses d’hommes politiques, notamment africains, dont nous sommes les victimes consentantes. Il n’est pas question de raconter les souffrances d’un continent mais plutôt de nous permettre de porter un nouveau regard et une oreille plus attentive sur les déclarations, les proclamations que nous avons pour habitude d’entendre et d’accepter. Andréya Ouamba avec des danseurs, chorégraphes, dramaturges, metteurs en scène et scénographes, vise à éveiller les consciences et à confirmer, une fois de plus, la capacité de ce médium qu’est la danse pour sensibiliser les populations aux problématiques sociétales et citoyennes.