KAMYON


Belgique/Turquie/Slovénie/Roumanie/France Théâtre

Première en France - Tout public à partir de 8 ans

Un voyage vers une terre promise. Sur sa route à travers l’Europe, une petite fille quitte la Syrie avec sa mère et se demande pourquoi elle ne peut emporter que deux petits sacs et pourquoi elle doit laisser derrière elle toutes ses peluches. Toutes sauf une. Laquelle prendre ? L’ours avec un seul œil ? Le singe avec la cravate verte et jaune ? Installé à l’intérieur d’une remorque de camion, le public assiste à la fois à la pièce et à ce qui se passe dans le monde extérieur. Il est le témoin d’une réalité qui se découvre devant lui. La réalité de l’immigration clandestine, des questions qu’on se pose, des objets qu’on laisse derrière soi et des rêves que l’on construit quand on est une petite fille à l’arrière d’un camion de transport longue distance.

Créer un théâtre de 40 places dans une remorque et faire voyager ce théâtre sur la route empruntée par les migrants est un pari fou. Tout comme la petite fille, le camion traverse l’Europe, de la Turquie à l’Angleterre et va à la rencontre d’une poignée de spectateurs de tous âges (à partir de 8 ans) qui tracent à leur tour un chemin à travers ce large territoire. Parler de l’immigration clandestine, des voyages cachés parmi les marchandises en suivant le trajet de nombreux migrants, c’est également nous permettre à nous, spectateurs et témoins de toute l’Europe de comprendre et de réfléchir au monde dans lequel nous vivons.

Depuis plus de 10 ans, Michael De Cock s’est emparé des questions liées à l’immigration, en tant qu’auteur, journaliste mais également dans son travail de metteur en scène. Il y a eu pour lui et pour Mesut Arslan une nécessité et une urgence à créer la performance théâtrale et musicale Kamyon sur ce thème. Pour raconter des histoires sur le monde dans lequel nous vivons, sur notre société, des histoires qui comptent, nous touchent et dans le même temps, nous font réfléchir sur le monde que nous construisons. Et ce ne sont pas les migrations massives récentes qui pourraient lui donner tort : c’est un sujet majeur qui concerne tous les pays européens, tous les gouvernements et tous les citoyens.
Invité à présenter son texte en première lecture dans le cadre de Nouvelles Zébrures 2015, Michael a rencontré plusieurs classes avec leurs instituteurs, ainsi que des associations, à Limoges et en Creuse.
Ces rencontres ainsi que les questions que soulevaient les enfants, lui ont permis de peaufiner son texte, en particulier dans son approche de la version française, lui qui est néerlandophone.
Le spectacle, ayant eu sa première en mai à Istanbul, va donc rejoindre Limoges en septembre, après avoir traversé toute l’Europe de l’Est et la Belgique et avant de rejoindre la Grande-Bretagne : comme la trace poétique qui suit la route d’une petite fille, cachée dans un camion.

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Questions croisées à Michael De Cock et à Jérôme Richer

Dans vos créations récentes, et en particulier dans les spectacles que vous présentez aux Francophonies (Tout ira bien pour Jérôme Richer, Kamyon, pour Michael De Cock) vous interrogez la clôture des frontières européennes et la relégation des plus pauvres. Quelle démarche artistique mettez-vous en place pour emmener le public vers une approche différente de celle proposée par les medias ?

Jérôme Richer  : En tant qu’artiste, je ne me place pas dans la position de celui qui sait face à un public qui ne saurait pas, au contraire des médias par lesquels nous sommes envahis d’experts, de spécialistes qui pensent à notre place. Le théâtre est un espace où la pensée est encore possible. Mon rôle d’artiste est d’organiser cette pensée pour donner les moyens aux spectateurs de faire des choix les plus conscients possibles pour leurs vies, en lien avec la thématique du spectacle. Ainsi, je ne propose pas de solution mais j’organise tout un réseau de questions qui tente de rendre compte de la complexité du monde et ici, plus spécifiquement de notre rapport aux Roms.

Michael De Cock  : Moi non plus, je ne propose pas de solutions concrètes. Ce n’est même pas parce que je n’aurais pas de réponse, ou parce qu’une réponse n’existerait pas, mais parce qu’il n’y a pas de réponse unique. Je ne suis pas sûr que les médias ou les politiciens se sentent responsables dans le vrai sens du mot. Je trouve que des thèmes comme l’Europe et les frontières européennes, et la façon dont on organise notre continent, tout cela, c’est trop important pour le laisser aux médias et aux politiciens. Non ! Il faut revendiquer ces thèmes. Il faut revendiquer ce qui nous réunit en tant qu’êtres humains. Cet espace de liberté, ça peut être le théâtre. Il y a dix ans, une refugiée, une jeune femme que j’ai rencontrée à Anvers, – elle venait de la Lituanie – m’a dit : I’m not political, I’m personal. C’est sans doute la réponse la plus courte à la question posée.

Entre l’aspiration humaniste à la solidarité, désormais tournée en dérision par les gouvernements au nom du réalisme, et les appels « au chacun chez soi » des populismes nationaux, quelles voies peut ouvrir la création artistique ?

Jérôme Richer  : L’Art permet, selon moi, un décentrement du regard. C’est un espace où l’humain avec toute sa complexité, toute sa richesse, est au centre. L’Art permet d’ouvrir des fenêtres sur l’humain qui autrement resteraient fermées. En tant qu’homme, né en Europe de l’Ouest, j’ai une relation complexe aux Roms, entre lutte contre les discriminations dont ils sont victimes, rejet de certaines de leurs pratiques et préjugés construits culturellement. Accepter ces contradictions est pour moi la meilleure manière de commencer à les dépasser. Et ça, je crois que c’est une des fonctions et des responsabilités de l’Art. Enfin pour reprendre les mots de Pasolini, je dirai que « l’engagement est inéluctable, et aujourd’hui plus que jamais. Je vous dirai que non seulement il faut s’engager dans l’écriture, mais aussi dans la vie ».

Michael De Cock : Chaque livre, chaque pièce de théâtre, chaque œuvre d’art, en quelque sorte, est un exercice d’empathie. On essaie de voir les mondes par le regard d’autrui, où l’Art essaie de troubler ton propre regard, parce que l’artiste, pendant sa création, a été troublé, choqué, ému... L’Art ne parle pas de chiffres, ni de statistiques. L’Art peut parler de tout, et peut tout se permettre. C’est sans doute la plus grande liberté qui existe.

Les dates

KAMYON

Durée : 1h
Tout public à partir de 8 ans

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Tout public à partir de 8 ans

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Tout public à partir de 8 ans

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Tout public à partir de 8 ans

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Tout public à partir de 8 ans

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Durée : 1h
Tout public à partir de 8 ans

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Durée : 1h
Tout public à partir de 8 ans

En tournée

Distribution

Conception Michael De Cock (t,arsenaal mechelen) et Mesut Arslan (Platform 0090)
Texte et direction Michael De Cock
Créé avec Deniz Polatoglu, Rudi Genbrugge, Stef Depover, Kristin Rogghe et Mesut Arslan
Jeu : Jessica Fanhan
Traduction Birsen Taspinar
Dramaturgie Kristin Rogghe
Scénographie Stef Depover
Costume Myriam Van Gucht
Film d’animation Deniz Polatoglu
Technique Dieter Lambrechts et Rutger Mollen sous la direction de Felix Goossens
Technique vidéo Turan Tayar

Production

Production t,arsenaal mechelen et Platform 0090
En collaboration avec Ex Ponto Festival
Remerciements à Salman Saimouaa

Ce projet est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Limousin avec le Fonds européen de Développement Régional

Actualités

Tournée :
20 au 24 mai 2015 : première à Istanbul/Turquie
1er juillet au 23 août 2015 : Zomer van Antwerpen - Anvers / Belgique
18 au 20 septembre 2015 : Ex Ponto Festival – Ljubljana / Slovénie
Novembre 2015 : Unicorn Theatre – Londres / GB
15 au 20 mars 2016 : Biennale des écritures du Réel à Marseille.