« Berlin sequenz » Manuel Antonio Pereira /« Gentil petit Chien » Hakim Bah / « Nuit de veille » Kouam Tawa / « Baby-sitter » Catherine Léger
Limoges - Théâtre Expression 7
Berlin sequenz de Manuel Antonio Pereira (Portugal/Belgique)
Samedi 23 septembre à 10h
Gentil petit Chien d’Hakim Bah (Guinée) - Samedi 23 septembre à 11h30
Nuit de veille de Kouam Tawa (Cameroun) - Dimanche 24 septembre à 10h
Baby-sitter de Catherine Léger (Canada-Québec) - Dimanche 24 septembre à 11h30
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Chaque année, la Maison des auteurs choisit quatre textes parmi une centaine envoyée par des auteurs de langue française, du monde entier. La mise en lecture de ces textes offre une redécouverte de l’écriture théâtrale de langue française, dans sa diversité linguistique, sa vivacité, et dans la multiplicité de ses formes. C’est pour le public un moment très attendu, et pour les auteurs, la possibilité d’entendre la mise en voix de leurs textes dont le devenir ne sera complètement révélé que par le passage à la scène.
Cette année, Thierry Lefèvre, assisté de Sylvie Landuyt se prêtera au jeu de L’Imparfait du présent avec les élèves les élèves de Arts2/ Théâtre (Conservatoire Royal) Mons-Belgique.
Chaque lecture sera suivie d’une rencontre en présence de l’auteur, animée par Michel Beretti.
Gentil petit chien, d’Hakim Bah
Un clochard meurt avec son chien en sauvant la jeune Ortie lors d’une fusillade qui éclate sur une terrasse de café. Ortie décide alors, malgré la forte opposition de ses parents, de ramener la dépouille du défunt dans son pays pour qu’il soit enterré dignement auprès des siens. Arrivée là-bas, elle découvre que l’homme n’était pas le héros qu’elle imaginait. Parti de son pays depuis des années sans jamais donner de nouvelles, il avait laissé un père fortement endetté croulant à présent sous les mauvais traitements de sa jeune épouse et affligé sur son lit de malade.
Ainsi, personne ne veut assister aux funérailles du défunt. Certains plus malins feront même disparaître le cercueil trop luxueux à leurs yeux. Ce sont alors tous les maux bien réels d’une famille démunie, avide de solutions immédiates, qui s’abattent sur la jeune fille...
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Baby-sitter de Catherine Léger
Ayant lancé à la télé une blague sexiste – devenue virale – en direction d’une journaliste, Cédric, qui a été licencié pour cette raison, s’interroge sur sa misogynie latente.
Sa copine l’analyse, son frère le culpabilise. Ils tentent de lui faire prendre conscience de cette face sombre de son joyeux caractère. Il décide alors d’écrire un livre pour présenter ses excuses aux femmes qu’il a humiliées. Il engage, pour s’occuper de son fils de cinq mois, une baby-sitter qui se révèle étrange et délurée... Bien plus, elle s’insinue dans l’inconscient et le quotidien de tous. Remettant chacun en face de ses désirs inavoués, tout en assumant la part féminine et protectrice nécessaire à la maisonnée, elle fait entrer un univers de fantaisie et de déculpabilisation globale...
Brillante, drôle et violente, cette pièce décortique la confusion qui entoure aujourd’hui le féminisme, la force de propulsion virale des moindres paroles lancées sur les réseaux sociaux, ainsi que le désarroi des hommes et leur paternalisme larvé...
Entretien avec Catherine Léger - septembre 2017 -
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Berlin sequenz de Manuel Antonio Pereira
Berlin, de nos jours. Parmi la génération des vingt ans, Jan, un jeune homme à vif, passionné, frondeur, marche à la rencontre de toutes sortes de gens dans cette ville qui ne dort jamais. Il se lie à un groupe de jeunes, organisés en collectif, qui tentent à leur façon de ne pas « collaborer » avec le système, de mettre en place une autre relation au travail et à la société. Mais Jan entre aussitôt en conflit avec ces rebelles si raisonnables à son goût. Lui, ne veut pas pactiser avec le monde qu’il condamne, il défend une lutte plus radicale. Son engagement, il l’exprime dans un article virulent destiné à leur magazine alternatif. Jugé trop violent, l’article est refusé. Jan poursuit alors sa marche dans la ville, parmi les autres dépossédés de la vie. Il est impatient d’agir, au risque de se brûler.
Berlin sequenz est un texte sur le désir. Désir des autres, désir brûlant d’une sincérité, désir d’un autre monde possible…
Nuit de veille de Kouam Tawa
Au village, on bat le tambour. C’est la Fête des Indépendances. Hommes, femmes, enfants de toutes origines, classes et fonctions prennent tour à tour la parole. L’indépendance : rêve ou cauchemar ? En suivant cette série de courts monologues, ponctués par les clameurs de la rue, on entre dans la complexité d’une journée pour laquelle chacun peut avoir un ressenti différent : fin du colonialisme, vraiment ? N’était-ce pas plutôt le début des magouilles pour le pouvoir ?
Cinquante ans ont passé et la pièce nous fait entendre une mosaïque de vécus et de points de vue contradictoires, comme la radiographie d’une ville fatiguée mais quand même emballée à l’idée d’un jour de fête. Théâtre choral et politique, joyeux et corrosif... Une fin en forme de cri d’alarme.
