Création. Fenêtre ouverte sur le Festival Mantsina
« Des films. Et il y avait de tout. Absolument tout. Papa était un homme complet. Achevé. Un grand amateur de kung-fu. Il me disait « Adé, toi, je t’enverrai en Chine pour aller apprendre le kung-fu au temple Shaolin. Et à ton retour, au Congo, après que tu auras rapporté tes cinq dan de kung-fu et une ceinture noire, je te produirai, moi ton père, au cinéma. On fera des films de kung-fu, ici au Congo ». Mais mon père est mort. Et je n’ai jamais été en Chine. Je n’ai pas appris le kung-fu. Je n’ai jamais joué dans un film. Je suis devenu comédien, et je joue au théâtre. C’est ça mon kung-fu. C’est ça mon cinoche. Le théâtre. Oui c’est là que je fais mon kung-fu ».
Dieudonné Niangouna raconte comment il s’est créé comme acteur. Acteur dans la vie, acteur de l’écriture, acteur sur une scène de théâtre, acteur de sa pensée continue, à défendre des zones laissées pour compte et à militer artistiquement…
Le Kung Fu est un solo, mais un solo avec la participation des habitants de Limoges et de Tulle, car le spectacle résultera d’un travail mené en amont dans chacune des villes où le projet sera présenté. Pendant trois semaines de résidence, avec un cameraman et un preneur de son, des habitants de la ville, artistes et non artistes, jeunes, enfants, adultes tourneront dans les scènes « re-réalisées » par Dieudonné Niangouna. Le Kung Fu est la rencontre entre le parcours d’un homme, partant du cinéma pour arriver à son engagement pour le théâtre, et l’imaginaire poétique d’une ville et les expériences cinéphiliques de ses habitants.