Théâtre
En français et créole
Alors que la nuit tombe sur le pays, la lune s’applique à dessiner « les murs et les sols de la ville ». Tapi dans l’ombre de la place publique, « Le Chien créole » observe les allers et venus des noctambules, s’intéressant tout particulièrement à Titurpice et Lacolas, deux âmes errantes, ivre de tafia, et abreuvoirs d’émotions pour l’animal.
Seul de sa famille à avoir survécu à une terrible inondation, « Chien créole » raconte le jour de sa naissance, quand il reçut le don du langage. Désireux de partager ce don, il s’exprime avec humour et sarcasme sur sa propre condition de chien et de créole ; il finira par révéler son souhait ultime : que chacun puisse s’emparer du « pouvoir des mots » pour accéder à la vérité : se connaître soi-même et trouver sa liberté.
Écrite en 2005, cette pièce marque les premiers pas de Bernard Gaëtan Lagier en tant que dramaturge. Le texte interroge l’identité créole à travers la relation à l’autre : le nanti face au démuni ; l’homme face à la femme ; le « créole » face à lui-même… et face au reste du monde… Moi chien créole porte un regard acidulé, sinon acide, sur nous-même… sur l’Humanité.