Sainte Dérivée des Trottoirs


© Augustin Le Gall / Haytham Pictures
Haïti/France Théâtre

Spectacle ultramarin pour rivages poétiques, en plein air

Jardin de l’Evêché
RDV Parvis de la Cathédrale Saint-Etienne
Ven. 5/10 à 19h30

« Une fois j’ai mis douze heures pour venir au monde, de minuit à midi, c’était au soir de ma naissance, sans une larme, j’ai enjambé ma mère, j’étais bourrasque et pluie à l’avenant, sans le moindre remords j’ai pris mon père pour homme, j’étais amour et songe.
Pour venir à la vie j’ai mis douze heures à mettre mon ombre de côté, de minuit à midi, c’était hier et c’est aujourd’hui, je suis née sur un plateau, un câble au cou. »
Extrait de Sainte Dérivée des Trottoirs de Faubert Bolivar

C’est l’histoire d’une femme, d’une laissée-pour-compte qui se dit Sainte. Grande prêtresse de cultes lointains, prostituée souveraine de nos trottoirs, elle est aussi l’amante du fils de Dieu. Comme stratégie de survie à son existence, elle développe sa mégalomanie et son délire d’amour fervent pour Jésus, qu’elle reconnaît dans chaque homme qu’elle reçoit.
Dans un discours qui oscille entre la folie et la raison, cette femme raconte entre les lignes l’inceste, la marginalité, le sexe, le besoin d’amour, la violence de la différence.
Elle nous entraîne dans son monde où elle a fait des trottoirs le royaume de ses dérives, et de l’amour sa profession de foi. Elle s’adresse à qui veut l’entendre pour dire la colère de ceux et celles que l’on ne regarde pas. Sainte Dérivée est de ceux que l’on croise sur les trottoirs, dans les couloirs de métro, à la sortie des grands magasins, et qui monologue avec ou sans public. Elle est de ces visages burinés qui hantent nos villes. De ces voix tourmentées, criardes ou murmures rauques, qui viennent frôler notre nuque et troubler notre routine. On dit qu’ils sont fous, simplement fous, et on passe notre chemin. Mais si on tend l’oreille, c’est une critique acerbe de
la société qu’on entend… Tantôt Sainte Dérivée déborde d’amour, tantôt elle dégueule sa haine à la face de tous. Elle est un reflet du monde, le visage d’un fantasme aux multiples facettes.
Femme-déchet, elle incarne aussi une terre secouée par les vents, encombrée par les détritus et parfois maudite des dieux : Haïti.

Ce texte habite Vladimir Delva depuis les premiers fragments de son écriture. Il a été le premier à mettre en voix et en corps les mots de Faubert Bolivar. Haïtien, en France depuis trois ans, il s’identifie à la parole de ce personnage et adapte ce texte en présentant les constats, les difficultés et les ressentis d’un homme en immersion dans une culture qui lui est étrangère. La rencontre entre deux cultures relève parfois du choc et de la violence. Celle qui refoule à la marge ceux qui ne savent pas s’adapter. Comme une échappatoire à la folie et à la déraison, il a porté ce texte jusqu’à faire naitre un cri de révolte. Alors il crie, pour tenter de nous donner du courage, de l’amour, de l’espoir, pour ne pas céder à la violence qui nous anime et qui nous ronge.

Entretien avec Vladimir Delva

Les dates

Jardin de l’Evêché
Limoges

Sainte Dérivée des Trottoirs

Durée : 50 mn

En tournée

Distribution

Auteur du texte éponyme Faubert Bolivar
Conception & interprétation Vladimir Delva
Conception, mise en scène & lumière Alice Leclerc
Scénographie & production Astrid Durocher
Regard extérieur Barthelemy Bompard
Costumes Jacqueline Gautherie
Collaboration artistique Wilda Philipps
Création sonore Zidane Boussouf
Construction Sébastien Coulomb & Benjamin Dreyfus

Production

Production Azad production
Accueil en résidence et coproductions Le Citron Jaune, Centre national des arts de la rue et de l’espace public – Port-Saint- Louis-du- Rhône / Sur le Pont, Centre national des arts de la rue et de l’espace public en Nouvelle Aquitaine – La Rochelle / Centre Intermondes – La Rochelle / Lieux Publics, Centre national de création en espace public et Pôle européen de production – Marseille / L’Abattoir, Centre national des arts de la rue et de l’espace public et Pôle Arts de la rue - Chalon-sur- Saône / Derrière le Hublot, Projet artistique et culturel de territoire – Capdenac.
Avec le soutien de la SACD, Lauréats 2018 « Auteurs d’espaces », de la fondation Fokal et de la compagnie Kumulus

Actualités