Créations de l'auteur
Théâtre
Conscience de tracteur, NEA/CLE, 1979
La parenthèse de sang et Je soussigné cardiaque, Hatier, 1981
La Rue des Mouches, in éditions Théâtrales, collection « Passages Francophones », 2005
Cercueil de luxe, (1983) et La Peau cassée (Les Enfants du champignon) (1984), éditions Théâtrales, collection « Passages Francophones », 2006
Antoine m’a vendu son destin, Revue Equateur, n° 1, 1986
Moi, veuve de l’empire, revue L’Avant Scène théâtre, 1987
Le Coup de vieux, coécrit avec Caya Makhélé, Présence Africaine, 1988
Qui a mangé Madame d’Avoine Bergotha ?, Promotion Théâtre/Lansman, 1989, réédition en 1995, n° 127
La Rue des Mouches, in éditions Théâtrales, collection « Passages Francophones », 2005
La Résurrection rouge et blanche de Roméo et Juliette, revue Acteurs, 1990
Une chouette petite vie bien osée, Lansman, n° 42, 1992, réédition n° 128, 1995
Qu’ils le disent …qu’elles le beuglent, Lansman, n° 127, 1995
Une vie en arbre et chars... bonds, Lansman, n° 128, 1995
Antoine m’a vendu son destin, Collection Scènes sur Scènes, Editions Acoria ,1997
Sa majesté le ventre, in L’Autre Monde, écrits inédits, ed. Revue Noire, 1997
Monologues d’or et noces d’argent pour douze personnages et Le Trou, Lansman, n° 237, collection Beaumarchais, 1998
Romans
La Vie et demi, Le Seuil, 1979
L’État honteux, Le Seuil, 1981
L’Anté-peuple, Grand prix de l’Afrique Noire, Le Seuil, 1983 - réédition Point Seuil, 2010.
Les Sept solitudes de Lorsa Lopez, Le Seuil, 1985
Les Yeux du volcan, Le Seuil, 1988
Le Commencement des douleurs, Le Seuil, 1995
Nouvelles
Le Malentendu, in Dix nouvelles de..., Radio France/ACCT, 1979
Le Serment d’Hippocrate, in Un voyage comme tant d’autres et onze autres nouvelles, Hatier, 1984
Lèse-Majesté, in Le Fossoyeur et sept autres nouvelles, Hatier, 1986
Parcours à deux voix autour d’Eros, avec Daniel Maximin, in Les Tropiques d’Eros, revue Equateur, 1987
Poésie
Poèmes et vents lisses, Le Bruit des autres, 1995.
Il quarto lato del triangolo (Le quatrième côté du triangle), edition bilingue (français/italien), La Rosa, coll. Tracce, 1997.
Inédits : de nombreux poèmes épars réunis ou non en recueil. Titre de recueils cité par Sony Labou Tansi, demeurés inédits : Vers au vinaigre, La Vie privée de Satan, Les Yeux de l’espoir, Naître plus loin que jadis, Déjà j’ai habité tous ces mots...
Divers
Participation (dix textes) au « roman/feuilleton » Marco Polo ou le Nouveau Livre des merveilles, Circa Solin, 1985.
L’Autre Monde, écrits inédits, éditions Revue Noire, 1997.
L’Atelier de Sony Labou Tansi-Inédits, éditions La Revue Noire, 2005, édition établie par Nicolas Martin-Granel et Greta Rodriguez-Antoniotti, comprenant :
volume I : Correspondance (1973-1983) avec Françoise Ligier et José Pivin,
volume II, poésie : L’Acte de respirer (deux versions) et 930 mots dans un aquarium,
volume III, Machin la Hernie ("version originale et intégrale" du roman L’Etat honteux).
Sony Labou Tansi, Paroles Inédites, éditions Théâtrales, collection « Passages Francophones », 2005.
Inédits
Manuscrits ou tapuscrits conservés à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges : Monsieur tout court (sous le nom de Sony-Ciano Soyinka, 1969), Marie Samar (sous le nom de Sony Tendra, 1970), Le Bombardé (sous le nom de Marcel Sony, 1971), Le Ventre (sous le nom de Marcel Sony, 1972), La Coutume d’être fou (1979), Les Enfants du champignon (La Peau cassée) (1984),
Autres textes : Cercueil de luxe (avec plusieurs acteurs du Rocado Zulu Théâtre, 1983), Béatrice du Kongo (1980), Franco Loge Dieu (comédie musicale, 1990).
Ré-édition
A l’occasion du 20e anniversaire de la mort de Sony Labou Tansi en 2015, Emile Lansman a entrepris la réédition de plusieurs pièces de l’auteur :
Qui a mangé Madame d’Avoine Bergotha ?, novembre 2014
Qu’ils le disent, qu’elles le beuglent, novembre 2014
Une Chouette petite vie bien osée , 2015
Une Vie en arbre et char… bonds, 2015
Monologues d’or et noces d’argent, 2015
Le Trou, 2015
plus d’info sur le site des éditions Lansman :
Autres informations
Sony Labou Tansi et les Francophonies en LImousin
1985 - La Rue des Mouches a été créée, en première mondiale, à Eymoutiers, lors du 2e Festival des Francophonies en Limousin. Mise en scène Pierre Vial et Sony Labou Tansi. Des extraits ont été enregistrés en vidéo par France 3 Limousin.
1985 - L’Arc en terre de Louya Victor, Dibingue Loumouny, Dian-Daha Laby Jones, mise en scène de Sony Labou Tansi, par le Rocado Zulu Théâtre, Congo
1986 - Antoine m’a vendu son destin, création, mise en scène Daniel Mesguich et Sony Labou Tansi, par le Rocado Zulu Théâtre.
1987 - Moi, Veuve de l’Empire, création, mise en scène Michel Rostain et Sony Labou Tansi, par le Rocado Zulu Théâtre.
1988 - Le Coup de vieux de Caya Makhélé et Sony Labou Tansi, lecture par Bernard Zadi Zaourou, Congo / Côte d’Ivoire.
1989 - Qui a mangé Madame D’Avoine Bergotha ?, création, mise en scène Jean-Pierre Klein et Sony Labou Tansi.
1989 - Antoine m’a vendu son destin de Sony Labou Tansi, mise en scène de Daniel Mesguich, par le Rocado Zulu Théatre, Congo France.
1990 - résidence d’écriture à la Maison des Auteurs, bourse Beaumarchais.
1995 - Les chemins de la parole, le Festival fête Sony Labou Tansi, mise en espace Daniel Mesguich, Congo / France.
2005 - Lecture de La Rue des Mouches, par Frédéric Dussenne, lors des 22es Francophonies en Limousin (Écrits de résidents).
Le Festival a participé à la réédition du texte La Rue des Mouches, in éditions Théâtrales, collection « Passages Francophones ».
2005 - L’auteur de La rue des Mouches, Sony Labou Tansi, a désormais sa rue à Limoges, 10 ans après sa mort. Juste hommage pour celui qui a été une figure du Festival et a joyeusement remué la langue française. Qui nous aidait à penser différemment.
2006 - La Parenthèse de sang, de Sony Labou Tansi, mise en scène Jean Paul Delore, compagnie LZD Lézard Dramatique, Congo - France.
2015 :
> 32e Francophonies en Limousin
Lecture Sony, l’avertisseur entêté, par Etienne Minoungou,
Le Chant des signes, textes de Sony Labou Tansi, conception, composition musicale et interprétation Marcus Borja,
Rencontre Sony Labou Tansi une pensée contagieuse
> BFM Limoges :
exposition Sony Labou Tansi, Brazzaville-Limoges aller-retour
spectacle Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi.
> participation à la publication de la plaquette Une année avec Sony Labou Tansi, d’hier à demain (voir lien vers pdf en bas de page).
Le Prix Sony Labou Tansi
Depuis 2003, en hommage à l’auteur, le Prix Sony Labou Tansi des Lycéens est décerné annuellement à un auteur dramatique francophone. Il s’agit d’une action du Pôle National Ressources Littérature « Ecritures contemporaines francophones et théâtre », initiée et animée par le C.R.D.P. du Limousin, le Rectorat/M.A.E.C. de Limoges et la Maison des Auteurs des Francophonies en Limousin.
Écrits de résidents
Lecture de La Rue des Mouches, par Frédéric Dussenne, lors des 22es Francophonies en Limousin en 2005.
La Rue des Mouches a été créée, en première mondiale, à Eymoutiers, en 1985, lors du 2e Festival des Francophonies en Limousin.
En résumé : La Rue des Mouches sépare deux clans qui se haïssent : les Amalfet et les Kuta. Le Seigneur Amalfet, déçu en amour, essaie de construire une usine dans les jambes de son ennemi juré, le Seigneur Kuti-Kuta (ce nom signifie « tais-toi la chouette »). Afin d’éviter cette construction, Kuti-Kuta décide “d’envoyer les mains” du fou Adiabanko à Amalfet, pratique africaine plus communément appelée envoûtement. Amalfet, qui a reporté son amour sur ses livres, se jette dans les flammes de sa bibliothèque brûlée par le fou. Méssaïne, la femme d’Amalfet, décide de venger son défunt mari en effrayant Kuti-Kuta, pour le tuer. Finalement, c’est le fou Adiabanko qui meurt par amour pour Méssaïne.
Nombre de personnages : 2 femmes, 4 hommes et la foule.
Sony Labou Tansi : Cette pièce est une comédie musico-tragique qui montre un monde à la recherche de son vrai visage. Entre le domaine des Amalfet et celui des Kuta, trône la noire rue des Mouches, domaine du fou Adiabanko, où tous les rêves de haine ou d’amour viennent se briser comme d’étranges œufs. Le Seigneur Kuti Kuta (= tais-toi la chouette) n’aime pas son voisin d’en face, le Seigneur Amalfet. Il lui envoie les mains du fou Adiabanko pour l’empêcher de construire une usine dans la zone protégée de Kuta. Qui donc a mis le feu à l’immense bibliothèque du seigneur Amalfet ? Les mains du fou sans doute. Les magnifiques mains de la rue des Mouches. Le seigneur Amalfet qui ne veut pas survivre à ses quinze mille livres se pend. Pour savourer ce qu’il prend comme une victoire, le seigneur Kuta organise une grande fête. Danses, bouffes, beuveries… Sans y être invité, le mort fait planer son ombre sur la fête. Une ombre rude, insaisissable, intransigeante, qui pousse le seigneur Kuti Kuta au bord de la rue des Mouches, c’est-à-dire dans le domaine du fou. Pour ceux qui connaissent l’Afrique, je mets Brazzaville en face de Kinshasa. Entre les deux le fleuve Kati qui pense. De toute manière, l’avenir c’est demain. Nous jouons la carte maîtresse. La rue des Mouches vient s’asseoir à sa façon entre l’Europe et l’Afrique : l’une tient dans ses mains la vérité, l’autre l’avenir. On ne peut plus être « l’autre ». On n’a même pas intérêt. Le problème reste « comment gérer la différence » au meilleur profit de l’homme. Nous avons apprivoisé l’atome. Cela s’appelle technologie. Comment apprivoiser la bête en nous ? Et qui s’appelle survie. L’art ne rend pas les hommes meilleurs, il fait mieux : il les aide à habiter le doute.
La rue des Mouches est bien entendu l’histoire un peu étroite de trois haines coincées entre deux amours. Adiabanko le fou mène le jeu de l’amour, sachant que la haine aussi fait l’homme. Laoudia et Essaïne jouent de son côté. Méssaïne, Amalfet, Kuti Kuta, la foule jouent le jeu de la haine. Or les proverbes Kongo l’ont dit : « la haine a pour racines la peur et l’ignorance ». « nkabu Keti Kula, mwanzi bunkuta bwa ya Zoba ». Ne te cache pas derrière tes dieux : viens avec nous construire la vie, construire l’homme. Curieuse manière de parler d’une pièce. Elle est ma lecture à moi. D’autres yeux liront d’autres choses et verront au milieu de la rue des Mouches ce que voudront leur montrer leur culture, leur instruction, leur sensibilité, leurs fantasmes, leurs espoirs. Et comme nous disons chez nous : « mbombo keti mbombo » : « le nez et les oreilles n’entendent pas la même chose ».
Extrait de La Rue des Mouches
Le Fou
C’est quoi la formule exacte de la théorie des mains du fou.
Essaïne :
Le monde est venu au monde bien avant nous. Posons lui des questions : mais évitons celles qui nous embarrasseraient nous-mêmes.
Le Fou :
Vous ne m’aviez pas dit qu’il allait se laisser calciner au milieu de ses livres, comme un fou.
Essaïne :
Je n’en savais rien. Personne ne comprend pourquoi il l’a fait. (Un temps). Quelque chose me disait qu’il allait craquer, mais je n’en étais pas sûr. C’était quand même un homme de fer.
Le Fou :
Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? (Un temps) Oh, d’accord : parce que je suis fou. On ne dit rien aux fous.
Essaïne :
Le Seigneur Amalfet avait pour ses livres une étrange adoration. Toute la ville le disait. Ils lui donnaient la même joie naïve qu’on a d’être avec une très belle femme. Il ne se passait pas une seule heure du jour qu’il ne monte les embrasser, les cajoler, les caresser, doucement, comme des filles douces. Il leur faisait des bises interminables. (Un temps). Tout le monde ici l’appelait l’amant du savoir. Non vraiment ! Il ne pouvait pas accepter qu’on les brûle. Et puis ces pompiers de mon cul qui ne sont arrivés que deux heures après. S’ils avaient été à l’heure, les choses seraient autre chose. Le Seigneur Amalfet s’est jeté dans les flammes au dernier moment.
— -
Liens
Fonds Sony Labou Tanside la BFM de Limoges
Editions Lansman
Editions Théâtrales
RFI
RFI : Mémoire d’un continent - émission du 9 mars 2014
Mots pluriels (interview)
Alain Mabanckou, lettre à Sony Labou Tansi
- Une année avec Sony Labou Tansi, d’hier à demain